La manière d’offrir l’accueil dans les ressources alternatives se caractérise par une vision alternative de la souffrance, de la place et du rôle des personnes. Elles accueillent en donnant la priorité à la personne, avec ses forces et ses difficultés, et non à partir de son/ses diagnostics. Elles accordent une grande importance à la chaleur humaine, à la démocratie et la participation des uns et des autres ainsi qu’au respect de la dignité et des droits de chacun. Les ressources alternatives se sont dotées d’outils de réflexion pour assurer la cohérence entre l’accueil dans le quotidien et les valeurs alternatives.
Les ressources alternatives favorisent l’entraide entre les personnes ayant un vécu relié à la santé mentale. En créant des espaces autogérés, en animant une vie associative et démocratique et en encourageant les personnes à partager entre elle leur savoir d’expérience, l’entraide s’y vit au plan personnel et collectif, de manière naturelle, libre et gratuite.
La Gestion autonome de la médication est une démarche d’appropriation du pouvoir à l’égard de sa qualité de vie et la place de la médication. Elle permet à la personne de réfléchir à son rapport à la médication, d’évaluer les impacts positifs et négatifs de celle-ci sur sa qualité de vie, de s’informer et s’entourer, afin de de prendre des décisions libre et éclairé quant à l’usage de la médication dans sa vie. Les ressources alternatives sont des milieux de pratiques de soutien à cette démarche.
Certaines ressources alternatives ont développé des démarches permettant un travail psychique en profondeur pour se réapproprier un sens, une signification et une direction, dans sa vie. Les documents ici-bas proposent de définir et d’illustrer ce type d’accompagnement au sein des ressources alternatives.
La pratique alternative du soutien communautaire vise à assurer le sentiment de continuité et de stabilité à travers les étapes de la vie de la personne, auxquelles seront intégrés les services pertinents au moment opportun. Les documents ci-joints présentent les valeurs, les caractéristiques et formes que peut prendre ce type d’intervention.
Les groupes d’entendeur de voix sont des groupes de soutien mutuel qui proposent aux personnes de travailler à interagir avec leurs voix, de les confronter et de leur répondre. L’approche, mise au point par le psychiatre hollandais Marius Romme et son épouse Sandra Escher, fait aujourd’hui mouvement à travers le monde! Avec l’entrainement, ces voix peuvent se calmer, se taire et, dans certains cas, devenir inutiles. Les principes du Mouvement des entendeurs de voix consiste à ne pas avoir de présomption que la psychose est une maladie ni de prohibition pour une personne de croire que c’est le cas; la liberté d’interpréter ses propres expériences; l’acceptation du fait que les voix sont réelles sans préjuger des causes de ces expériences; l’acceptation du fait que le but n’est pas nécessairement de se débarrasser des voix, c’est à la personne de décider; compréhension du fait qu’entendre des voix n’est pas nécessairement une expérience négative, bien que ce le soit pour certaines personnes. (Sera Davidow, "hearigne Voices in the USA", Mad in America.)
Certaines ressources alternatives sont également des centres de crise qui permettent d’accueillir les personnes en situation de crise en offrant une alternative à l’hospitalisation ou une approche biomédicale. Selon le cas, elles proposent de l’intervention téléphonique, de l’hébergement temporaire, de l’accompagnement et du soutien dans la communauté.
Les ressources alternatives mettent en œuvre ou s’allient à d’autres groupes afin d’offrir dans certains cas, des mesures concrètes d’aide alimentaire, des cuisines collectives, du logement social ou de l’hébergement. Elles travaillent aussi activement à lutter contre toute forme de discrimination et militent pour le droit à un revenu suffisant pour vivre. Gardant à l’esprit que ces conditions de vie indignes dans lesquelles se trouvent souvent les personnes qui fréquentent leur organisme, sont le résultat de droits fondamentaux qui ne sont pas respectés par notre société : elles occupent l’espace public et font des actions politiques (journée de sensibilisation, rencontre de députés, manifestations, etc.) avec, par et pour les personnes premières concernées.
Les ressources alternatives en santé mentale stimulent l’apprentissage à la participation démocratique, à une vision critique et à la mobilisation. « Notre devoir est d’être des organisations citoyennes et démocratiques et de permettre aux participantEs d’y prendre la place qui leur revient, de faire entendre leur voix, leurs préoccupations et de générer une société plus égalitaire et inclusive. » DiscriminéEs, stigmatiséEs, internéEs, considéréEs longtemps comme citoyenNEs de seconde zone, les personnes peuvent, par la participation à la ressource et dans leur communauté, développer leur citoyenneté à part entière. Elles sont présentes sur les comités, le conseil d’administration et dans les assemblées. Elles font des représentations et organisent des activités. Elles partagent leurs vécus et dénoncent les situations injustes, participant du même coup à la transformation de notre société.
Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec
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