La Gestion autonome de la médication s’est développée avec et à partir de la demande des personnes utilisatrices, l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ), l’Équipe de recherche et d’action en santé mentale et culture (ÉRASME), le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ) et plus récemment, l’Alliance internationale de recherche universités-communautés Santé Mentale.
Fondée en 1990, l’Association regroupe plus d’une vingtaine d’organismes : des groupes de promotion et de défense des droits, des groupes d’entraide ayant un mandat de promotion-vigilance, et tout organisme, regroupement ou comité d’usagers qui adhèrent à sa mission. Elle lutte en faveur de la reconnaissance et de l’exercice des droits pour les personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale. Elle porte un regard critique sur la place de la médication psychotrope, les pratiques en santé mentale et s’implique pour le renouvellement de ces pratiques. En plus de sa collaboration aux projets de recherche, aux colloques et aux différents outils sur la GAM, depuis 2000, l’AGIDD-SMQ propose une formation appelée L’Autre côté de la pilule qui donne accès à de l’information sur les psychotropes pour faciliter le consentement éclairé des usagers, soutenant ainsi de manière fondamentale la démarche de gestion autonome de la médication.
ÉRASME est une équipe de recherche multidisciplinaire, formée de chercheurs provenant de différentes universités financées par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC). Cette équipe de recherche a aussi trois partenaires communautaires, dont le RRASMQ depuis 1992. En collaboration avec celui-ci, les chercheuses d’ÉRASME, Lourdes Rodriguez (chercheuse responsable), Ellen Corin, Cécile Rousseau, Marie-Laurence Poirel et Marie Drolet (chercheuse communautaire) ont d’une part réalisé des recherches sur la perspective des usagers des ressources en santé mentale qui ont permis d’alimenter et de soutenir le processus de développement de la GAM et d’autre part, elles ont documenté le processus de développement de l’approche, ses pratiques et ses impacts du point de vue de l’usager. Aussi, divers documents, outils de formation, publications, colloques et rencontres ont été réalisés grâce à ce partenariat et à l’importante collaboration de l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec.
Fondé en 1983, le RRASMQ regroupe une centaine de différents types de ressources communautaires alternatives en santé mentale sur l’étendue du Québec (groupes d’entraide, centres de crise, ressources thérapeutiques, lieux d’hébergement, ressources d’intégration au travail, services de suivi dans la communauté, etc.). Ce qui rassemble cette diversité de ressources est l’adhésion à une philosophie alternative en santé mentale qui prône une vision globale de la personne, une façon autre d’accueillir la souffrance et la détresse, la réappropriation du pouvoir des personnes sur elles-mêmes et sur leur milieu. Ces ressources à « taille humaine » sont également imbriquées dans leur communauté, engagées socialement et politiquement et se fondent sur le principe d’une alliance démocratique entre personnes usagères et intervenantes. En se présentant comme une possibilité pour les personnes de se réapproprier du pouvoir sur leur cheminement personnel, la GAM s’ancre dans les orientations et les pratiques des ressources alternatives.
L’Alliance internationale de recherche universités-communautés Santé mentale et citoyenneté (ARUCI-SMC) réunit une pluralité d’acteurs au Canada et au Brésil engagés dans l’avancement des connaissances, le renouvellement des pratiques et la transformation sociale. Leur objectif commun : faire en sorte que les personnes vivant avec des problèmes graves de santé mentale puissent exercer leurs droits et avoir accès à une vie de qualité au cœur de la cité. Grâce à cette alliance, plusieurs projets de recherche permettent de continuer à faire avancer les connaissances au sujet de la Gestion autonome de la médication tant au Québec qu’au Brésil, dont celui du Soutien à l’implantation de la GAM dans les ressources alternatives en santé mentale qui a donné naissance à la Boîte à outils GAM en 2013.