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La revue “L’autre Espace” met en lumière les récits de vie et les luttes collectives pour le pouvoir sur sa propre vie, soulignant l’importance de la solidarité, de la créativité et de la critique dans le domaine de la santé mentale.
Le pouvoir, une question, plusieurs réponses
(...) Pour conclure ce numéro, nous vous laissons sur deux textes qui nous parlent de ce qui est peut-être la plus belle forme de pouvoir : celui que l’on peut avoir sur sa vie, quand on nous en donne les moyens, bien évidemment. Le Plan top shape de Lucie illustre les effets positifs d’un tel pouvoir sur sa santé mentale. Frédéric, pour sa part, vous lance un magnifique appel à reconnaître votre propre valeur. On espère que vous saurez l’entendre !
Les enjeux de la médication et du sevrage
Plusieurs des récits présentés dans ce numéro exposent quelque chose qu’on pourrait nommer la « face sombre » des médicaments psychiatriques et des pratiques médicales qui les entourent. (...) En exposant différents vécus et rapports à la médication psychotrope, le RRASMQ souhaite nous faire réfléchir aux enjeux entourant la médication, nous interpeller, comme citoyen·ne·s et comme organisations, en vue de contribuer à l’exercice d’une vision critique.
L’importance de nos liens
Ce dossier thématique de la revue L’autre Espace a été largement inspiré et nourri par les rencontres menées avec les membres du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale, tout au long du printemps. Ces rencontres de partage de réalités, et ces rencontres thématiques, nous ont permis de rester connectés les uns avec les autres tout au long de cette crise et de s’inspirer afin de faire mieux, ailleurs et autrement. Nous ne pouvons évidemment pas témoigner de tous les vécus, mais nous espérons ainsi garder trace.
Se raconter, se relier, se rallier et revendiquer
Dans ce numéro spécial de la revue L’autre Espace, nous faisons place et honneur à ces histoires qui contribuent à changer peu à peu le cours de l’Histoire. Ces récits, nous racontent comment les partages de vie et d’indignations peuvent se transformer en revendications collectives. Celles qui parlent de l’incroyable créativité des groupes pour faire pression ou sensibiliser les communautés à un autre regard sur la santé mentale. Ces histoires qui redonnent vie aux personnes à travers l’action, leur permettent de retrouver leur force, leur dignité et du pouvoir sur leur vie. Ainsi, il sera question ici de lutte pour le logement, de lutte contre la pauvreté, les préjugés, les abus et la violence institutionnelle. Il sera également question de parcours militant·e·s et de luttes collectives.
L'écoute
Cœur vivant de notre lien à l’autre
« Qu’est-ce que l’écoute ? On peut dire que c’est se concentrer à fournir un espace de parole pour ceux et celles qui en ont besoin pour qu’ils et qu’elles puissent démêler et relaxer afin de mieux comprendre ce qui leur arrivent. Cela aide à en faire sens pour mieux l’intégrer et le digérer afin de reprendre le fil de leur vie. On peut le voir comme une forme d’accompagnement. » (Roger Jr.Boisvert)
Redéployer ses ailes
Traumatismes et voies de guérison
« Survivants invisibles, nulle médaille ne leur sera décernée, aucun honneur ne leur sera rendu. À vous tous aujourd’hui je veux rendre hommage, vous tous qui êtes là pour nous témoigner que l’on peut sortir victorieux. Pour nous témoigner qu’il existe bien des voies de guérisons aux traumatismes de l’enfance. Pas une, mais bien mille voies, que chacun emprunte à sa manière. » (Annie Pavois)
Conditions de vie et inégalités sociales
« Le piège, avec les déterminants (sociaux), c’est de les réduire à l’individu. D’en faire de simples facteurs de risque ou de protection d’une personne donnée. D’en parler en encourageant les individus à modifier leurs comportements personnels, que ce soit en commençant le yoga ou en souriant à leurs collègues et voisins. Bien sûr, les individus ont un certain pouvoir face à leur bien-être, mais d’en parler ainsi en néglige les aspects profondément collectifs. Parce que la pauvreté, le stress ou la violence ne concernent pas qu’une personne x ou y. C’est une réalité quotidienne pour des centaines de milliers de Québécois. C’est une réalité qui cohabite avec une richesse qui s’accroisse sans cesse dans nos pays du Nord. C’est une réalité qui pourrait être toute autre. » (Anne-Marie Boucher)
Vivre et transmettre l’Alternative en santé mentale
« Parler de transmission aujourd’hui, c’est s’interroger sur ce qui fonde l’Alternative, ce qu’on a appris en y arrivant, ce qu’on a envie de transmettre à d’autres lorsque nous passerons le relai à ceux qui suivront. Parler de transmission, c’est se savoir partie prenante de l’Histoire, l’histoire de ceux et celles qui ont choisi, consciemment et résolument, de voir la folie autrement, de l’accompagner dans des ailleurs porteurs de valeurs puissantes et libératrices. » (Anne-Marie Boucher)
La vision critique pour penser, voir, agir autrement
« Notre pensée critique prend sa source dans notre légitimité à savoir, à comprendre, à se donner le droit de remettre en question ce qu’on nous apprend, à découvrir qu’il n’y a pas une bonne façon de penser, mais un océan entier de façons différentes. » (Annie Pavois)
Penser et réaliser la participation
Il est essentiel de souligner que la participation ne se réduit pas à une forme de consentement actif aux soins... La participation se vit également dans les instances de décision démocratique, dans la planification et la conduite des ateliers, dans les prises de parole au sein de nos ressources, mais également dans la vie de nos communautés.
Jeunes et santé mentale
La pauvreté, le manque de logements abordables et le sous-emploi sont au nombre des facteurs de risque en matière de troubles mentaux. Par conséquent, l’atteinte d’un état de santé mentale satisfaisant passe par de meilleures conditions de vie.
L’austérité au cœur de notre santé mentale!
Le coût social et économique de l’austérité est trop lourd. C’est ce que reconnaissent maintenant les économistes du Fonds monétaire international (FMI). Ils affirment, dans un rapport rendu public en mars 2014, que les mesures d’austérité imposées aux pays en échange de l’aide accordée par le FMI nuisent à l’économie et à la croissance, en plus d’augmenter les inégalités socioéconomiques, étant donné que ce sont les pauvres et la classe moyenne qui sont davantage touchés que les mieux nantis.
Vers un autre regard sur la santé mentale
Redonner la parole et le pouvoir sur leur vie aux personnes « psychiatrisées » et inventer des manières autres que l’enfermement et la médication pour soulager la souffrance.
Ma différence, ma souffrance, ma folie... ne sont pas une maladie!
30 ans de luttes, de pratiques et de créativité !
(1983-2013)
Osons prendre place dans la communauté
Dans la perspective de l’Alternative en santé mentale, la communauté n’est pas un objet ou un instrument répondant à des impératifs extérieurs à elle-même, elle est un acteur de son propre développement à partir de ses propres objectifs et de ses propres modes de responsabilité et de solidarité.
Habiter dans la communauté
Le logement doit être un lieu qui ressemble à la personne et non une extension de l’asile. (...)En payant un loyer tous les mois, en pouvant décorer son appartement, ça provoque un sentiment d’appartenance à la communauté et ça influence positivement l’identité.
La juste place des alternatives à la médication
« Les psychotropes m’ont été présentés comme étant LA réponse à MES souffrances et non pas comme UNE réponse à LA souffrance. Une réponse à la souffrance implique qu’il s’agit d’une réponse parmi d’autres ! » (Louise Dallaire)
La place de la médication
« Les médicaments ont des effets biochimiques connus que ceux-là soit désirés ou non. Mais ce n’est pas tout, ils ont aussi une efficacité symbolique, c’est-à-dire qu’ils ont des effets liés à la représentation ou à l’idée que s’en font les consommateurs. » (Cécile Rousseau)
La participation...
« La participation signifie prendre part à une discussion, un échange. On s’engage d’abord à écouter l’autre et ensuite à émettre une opinion. La participation est enrichissante parce qu’on apprend un chemin. » (Colette Rondeau)
Le rétablissement : un concept qui invite à la prudence !
« En mettant l’accent sur le rétablissement de la personne, est-on en train de reléguer au second plan un des fondements de l’appropriation du pouvoir, à savoir sa dimension collective et politique ? » (Robert Théoret)
Pour une réflexion alternative de la crise économique
L’accroissement des problèmes de détresse psychologique, du suicide, de la dépression sont-ils avant tout des phénomènes individuels qui relèvent de conditions individuelles préexistantes et de la capacité d’adaptation des personnes aux inconforts et aux accidents de la vie ? Ou au contraire, sont-ils des symptômes d’un mal-être collectif face à l’incapacité des personnes de se réaliser pleinement tout en construisant un monde meilleur ? Sans doute d’un mélange des deux !